La fin du cours de Mr Faraize se passa
normalement. Castiel ne broncha plus mais continuait de me regarder de temps en
temps, apparemment pas vraiment intéressé par le contenu du cours. Quand la
cloche sonna, je pliais bagage et me dirigeais vers la cour. Je fis d'abord un
détour par le casier qui m'avait été attribué. Il était en assez bon état mais
comme je n'avais pas encore de cadenas pour le verrouiller, je décidais de ne
rien y laisser dedans.
J'ouvris la porte menant dehors et je sentis mon
humeur se dégrader. La cour pullulait de monde. Des petits groupes de filles
piaillaient sur les bancs et les garçons quant à eux jouaient soit au foot,
soit au basket. Deux groupes en particulier attiraient mon attention. Enfin,
pour dire la vérité, j'attirai plutôt leur attention.
Le premier, dans les yeux desquels je ne
détectais pas vraiment d'animosité mais plutôt de l'hésitation et de la curiosité,
était composé d'une petite rouquine aux yeux bleus affublée d'un sous-pull vert
sous un tee-shirt violet; d'une grande fille aux cheveux blancs irisés
interminables dans un uniforme scolaire violet et blanc avec des cuissardes
noires et des yeux couleur ambre; d'un garçon au look très particulier style
victorien et aux yeux vairons semblant poser nonchalamment pour un magasine
tout en me regardant, son menton posé sur le dos sa main; et de deux autres
filles plus conventionnels dans leurs accoutrement si ce n'est que l'une d'elle
avait les cheveux teints couleur lilas tandis que la seconde avait de long
cheveux bruns.
Le second n'était lui composé que de trois filles tout à
fait exécrables. Une grande blonde aux yeux turquoises accompagnées derrière elle
de deux greluches dont une asiatique occupée à retoucher son rouge à lèvre pour
la énième fois et une grande brune au regard dédaigneux. Ces trois-là me
regardaient de toute leur hauteur et étouffaient de petits rires moqueurs
toutes les 30 secondes. Sans intérêt.
Je m’apprêtais à faire demi-tour et à re-rentrer
dans le lycée quand une fille en robe verte, un magnétophone à la main
m'attrapa par le bras et me fit me retourner.
- Salut, tu dois être Cyrielle la
nouvelle! Je suis Peggy, la rédactrice en chef du journal de l'école. Tu veux
bien être notre sujet du jour pour la première page?
- Je...
A peine ai-je eu le temps d'ouvrir la bouche que
je fus aveuglée par les flashs de son appareil photo.
- Putaaain... grognais-je en me
couvrant les yeux.
- Alors Cyrielle, une petite
interview ça te va? Bien sûr que ça te va! Tu vas répondre aux questions que
tout le lycée se pose déjà à ton sujet depuis ton arrivée cet après-midi!
Cette espèce de pie ne me laissait pas en placer
une. Le sang commençait à battre dans mes tempes faisant monter un mal de crâne
qui me tiraillait la tête.
- Alors dis-moi, quel âge as-tu?
Pourquoi t'as autant de piercings? C'est ta couleur de cheveux naturelle? Tu...
Je levais la main et elle se stoppa:
- Écoute Peggy. Tu m'as tout l'air
d'être le genre de fille qui parle beaucoup. Beaucoup trop à mon goût et comme
moi je n'aime pas parler pour ne rien dire et étaler ma vie pour le compte de
parfaits inconnus, je vais en rester là et m'abstenir.
Sur quoi, je me faufilais dans le lycée,
laissant derrière moi cette foule de personnes inquisitrices. Je devrais
attendre que l'effet "bête de foire" passe mais ça risquait de
prendre quelques temps. Mes pas résonnaient dans les couloirs vides et exempts
de monde. Le silence. Je cherchais un endroit tranquille pour profiter de ma
"récréation". Je montais les deux étages du bahut sans grande
conviction et vis une porte entrouverte au fond d'un couloir. Une pancarte triangulaire
jaune y était accrochée indiquant:
" Attention, passage strictement interdit aux élèves "
Si cette porte avait été simplement fermée,
j'aurai sûrement passé mon chemin et me serai résolue à fumer ma cigarette dans
les toilettes. Seulement... elle n'était pas fermée et je ne pus refuser son
invitation à aller découvrir ce qui se cachait derrière. De plus, j'étais
certaine que ça allait me plaire.
Je tirais donc la porte et découvris un escalier
métallique d'une quinzaine de marches. Je pris soin de refermer la porte
derrière moi et entrepris de gravir ces marches dans la pénombre. Je me
retrouvais devant une seconde porte métallique. Un mince halo de lumière
filtrait sous l'encadrement de celle-ci et je sentais un léger courant d'air.
J'appuyais sur la lourde poignée et poussais d'un coup d'épaule la porte dont
le mécanisme s'enclencha et résonna. Une brise un peu plus forte balaya ma
figure de sa langue froide et me décoiffa. J'avais une vue panoramique sur
toute la ville ainsi que sur le lycée. Le sol en gravier crissait sous mes
chaussures à mesure que j'avançais. Je souris:
- Un accès au toit. Héhé, c'est
l'endroit rêvé!
J'avançais et en profitais pour allumer ma
cigarette. La fumée que je crachais fut immédiatement emportée par le
vent. J'inspirai à pleins poumons et commençais à me détendre quand j'entendis
un bruit sur ma gauche. Le gravier. Et je ne bougeais plus. Il s'agissait
forcément de quelqu'un d'autre.
- Y A QUELQU'UN?
Pas de réponse. Je fis quelques pas devant moi.
Les cachettes possibles étaient peu nombreuses ici. Quelques bouches d'aération
poussaient çà et là comme de gros champignons et auraient pu faire l'affaire
aussi j'entrepris de faire le tour de la plus proche.
Nouveau crissement de gravier. Je me précipitais
pour regarder derrière et il y eut un bruit de chute suivit d'un: Aïe! Je me
trouvais face à quelqu'un étalé par terre, tombé en essayant de prendre la
fuite et cette personne n'était autre que:
- Castiel...
Il se retourna, les yeux ronds.
- Ha! S’exclama-t-il. C'est toi?!
Et il se laissa retomber par terre en soupirant
de soulagement.
- J'ai cru que c'était un prof ou la
Directrice!
Je lui tendis la main pour l'aider à se relever.
- Navrée de te décevoir, ce n'est
que moi.
- Tu parles! Heureusement que c'est
toi et pas eux! J'me serais encore fait démonter sinon!
Il épousseta sa veste et son pantalon puis
ajouta:
- Le problème maintenant, c'est que
j'ai jeté ma clope par-dessus le toit de peur de m'faire gauler...
Il fixait ma main dans laquelle se trouvait ma
cigarette.
- Halala, soupirais-je. Tiens,
pauvre petit.
- Hahaha, merci! répondit-il joyeusement
en se saisissant et en tirant sur "feu" ma clope.
Je m'assis par terre et m'en allumais une
nouvelle.
- C'est pas la première fois que tu
squattes ici donc?
- Non. Par contre c'est la première
fois que j'y trouve quelqu'un d'autre que moi.
Il s'assit à mes côtés.
- T'avais mal fermé la porte,
répondis-je.
- Ha, faudra que je fasse plus
attention la prochaine fois.
Un court silence s'installa avant qu'il ne le
rompe à nouveau:
- Pourquoi t'es pas en bas avec les
autres?
Je pris un petit moment de réflexion avant de
répondre:
- J'aime pas beaucoup les gens.
- ... C'est-à-dire?
- C'est à dire que je ne les aime
pas beaucoup. Ça vaut pour tout le monde, les gens de ce lycée ne sont pas les
seuls concernés, je te rassure.
- Je sais pas si c'est vraiment
rassurant, fit-il en se tournant vers moi.
Je tournais juste les yeux pour l'observer puis
replongeais mon regard devant moi, vers l'horizon.
- C'est très compliqué pour moi de me faire à
tout ce monde.
- T’exagères...
- Non, vraiment pas. C'est maladif
chez moi, je n'arrive pas à me lier aux gens, même de la plus simple façon qui
soit.
- Pourtant, t'es bien en train de me
parler là, non? Et ça n’a pas l'air de te poser tant de problèmes que ça.
Sa phrase me fit sourire, il avait un sourire
étiré jusqu'aux oreilles et il me bouscula.
- C'est pas la question, répondis-je
en le bousculant à mon tour. Je préfère rester à l'écart quand c'est possible,
d'ailleurs si j'avais pu être seule sur ce toit pendant ma pause, ça m'aurait
arrangé...
Il fronça les sourcils.
- Hé ben, qu'est ce qui t'empêche de
prendre des cours par correspondance? Tu resterais chez toi, et tu ne serais
pas ici à te plaindre.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi? Tes parents veulent pas?
Aïe. Sujet qui fâche.
- Je n'ai pas de parents.
- Oh, désolé, fit-il, gêné. Ils
sont... décédés?
- Non. Mais c'est tout comme. La
personne qui m'élevait et que je considérais comme ma seule famille est morte
récemment, répondis-je, impassible.
Il n'ajouta rien, et se contenta de regarder ses
pieds.
- Je vis seule désormais dans la
maison qu'elle m'a laissé après son décès, je suis majeure et émancipée mais pour autant,
je n'ai pas le droit de faire ce que je veux.
- Hahaha, oui je connais bien ça! Sourit-il.
Moi aussi j'suis émancipé.
Je le regardais, ma question devait se lire
dans mes yeux.
- Mes parents sont constamment en
déplacement, c'était plus facile pour moi de faire cette demande il y a deux
ans. Ça ne les a pas embêté du tout, ils roulent plus ou moins sur l'or et du coup j'ai "hérité" de la maison familiale bien qu'ils continuent à payer impôts, charges et mes divers frais jusqu'à ce que je me trouve un boulot "décent". J'aurai préféré qu'ils me foutent la paix mais ma mère est une plaie,
elle obtient toujours ce qu'elle veut. Ça doit être de famille...
- Mouais, marmonnais-je. Ce qui
m'empêche de tourner en rond vient de "bien plus haut" à vrai dire.
- Quoi?! DIEU?! S’amusa-t-il.
- Mais non, dis pas de conneries.
- Qui alors?
- ... Ça, je ne risque pas de te le
dire.
- Et pourquoi pas?
- Parce que je me rends compte que
j'en ai déjà trop dit alors que je ne te connais que depuis quelques heures et
qu'à la base, tu m'as fait une très mauvaise première impression tout à l'heure
en cours.
- Tout le monde peut se tromper!
répondit-il en se relevant.
Il me tendit la main, je la saisi et me mis sur
mes deux jambes. Cependant il ne lâcha pas ma main pour autant et me tira
violemment vers lui. Il plongea ses pupilles grises dans les miennes et
ajouta:
- Et toi tu m'intrigues. Tu finiras
par répondre à mes questions, ça je t'en donne ma parole.
- Tu es bien sûr de toi je trouve,
lui dis-je en fronçant les sourcils.
- Et ça m'a toujours réussi, tu
l'apprendras vite. N'importe qui te le diras.
Je me défis de sa poigne et lui répondis:
- Et toi tu apprendras vite que je
ne suis pas n'importe qui.
- Ça, fit il en prenant une mèche de
mes cheveux entre ses doigts, je le sais déjà.
Je chassais ses doigts d'un revers de la main. Il
commença à s'éloigner vers la porte au moment où la sonnerie retentit,
annonçant la reprise des cours. Je le suivis, nous redescendîmes et nous
attendîmes tous les deux ensembles devant la porte de la salle de notre
prochain cours. Les gens circulaient à nouveau dans les couloirs et nous
regardaient en passant. Les filles murmuraient en voyant Castiel à mes côtés.
Je n'y prêtai pas attention si bien que je ne vis pas la grande blonde me fusiller
du regard sur son passage.
Wouahou! Le seul mot qui peut décrire ta Fanfic! Franchement, j'adore ta façon d'écrire! Chapeau bas! Je suis pressée de pouvoir lire tes prochains chapitres! Et tes illustrations sont splendides! En attendant de pouvoir te relire, continue comme ça!
RépondreSupprimerHahaha je suis ravie que ça te plaise! j'essaye de m'appliquer sur l'écriture, c'est important je pense ^^
SupprimerLe 4ème chapitre est bientôt fini, il devrait arriver dimanche prochain :3
ha mortel ! Tu me mets l'eau à la bouche !
RépondreSupprimerMerci pour l'illu, je l'attends avec impatience ! :)
Et pour le karaoke, c'etait mortel. Il y avait troooop de monde. Manard était submergé. Les morceaux qu'on avait inscrits sur la liste à 22h/23h n'ont été chanté que vers 3h du mat'. Et encore, on a pas pu chanté tout ce qu'on avait écrit ! xD
C'est dommage que tu ne sois pas venue :)
Hop ! je remets le commentaire que j'ai supprimé ici car ton blog à un problème d'inversement avec les mois ! xD
RépondreSupprimerEnfin, tout ça pour dire que... : ça y'est j'ai enfin publié mon nouveau chapitre !
\o/
Alleluja !! :p
:O. Totalement en retard moi ! *mefrappepashein!*
RépondreSupprimerComme toujours : Super Chapitre et Supers Illus!
J'attends vivement la suite. Biisous.
merci Céline, et t'inquiètes je ne suis pas violente :p
SupprimerOn sais jamais :P
SupprimerChapitre 3 génial ! On en apprend un peu plus sur la vie des personnages principaux ! Et puis, tu rédiges toujours aussi bien tes histoires, et les dessins son magnifiques.
RépondreSupprimerFélicitation, tu as une nouvelle fan :B !
Hahaha super! contente de te compter parmi mes fan, ça me fait plaisir! à plus Andy ;)
SupprimerBon bon bon... que dire...la suite va dans la continuité du thème et il m'a encore beaucoup plus. je pense que je me répèterai un peu =p donc je vais continuer voir ce qui se passe avec monsieur Castiel et other ^^
RépondreSupprimer*-* Bon... Bon... Tu sais déja que j'adore ta fic donc voilà !! ^^" Et ta façon d'écrire est absolument géniale ! un seul mot à dire : Renversant ! Je cherchais une fiction d'Amour Sucré qui n'allait pas être cul-cul-la-praline et la j'en aies ENFIN trouvé une !!!! Bravo !!
RépondreSupprimerCastiel, j'adore son tempérament et entre ton personnage et lui sa promet^^
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