CHAPTER 5

Quand mon réveil se mit à sonner ce matin-là, je me réveillais douloureusement de la veille. J'étais allongée sur le lit, toujours habillée, mes chaussures simplement déchaussées et même pas enroulée dans les couvertures. Je m'étais apparemment tout bonnement écroulée. Je grognais et m'assis péniblement sur le rebord de mon lit, la tête dans les mains. Je me frottais les tempes, assaillie par une incroyable migraine que j'associais bien vite à la bouteille à moitié vide posée sur ma table de nuit.
   - Et merde... 
Trigger gémit et je vis qu'il était allongé à mes côtés aux pieds du lit. Il se mit sur ses pattes et me bouscula avec sa tête. Je me tournais vers lui, le regard embrumé et le plaquais sur le matelas. Il se releva et aboya deux fois en me regardant, remuant sa queue coupée. Je réitérais mon plaquage et nous nous mîmes à jouer tous les deux à nous bagarrer pendant 5 minutes. Je rigolais, sitôt que je voyais ses yeux si particuliers, je ne pouvais que rire. Et sa bouille de chien heureux me rappelait tous les jours que pour lui, être là à jouer avec sa maîtresse au petit matin était le plus simple et le plus grand bonheur du monde. Il sauta du lit et fila dans le salon. J'entendis sa gamelle racler le sol. Pendant qu'il mangeait, j'avais le temps de me changer et d'aller prendre une douche, histoire de me réveiller. J'entrouvris tout d'abord la porte arrière de la maison pour qu'il puisse se dégourdir les jambes en attendant que je finisse de me préparer. J'ouvris les robinets de la douche, retirais l'intégralité de mes vêtements et enjambais le rebord de la baignoire. Si je n'avais pas eu à me rendre en cours ce matin, je crois qu'un bain n'aurait pas été de refus.
L'eau fouettait mon corps que je tournais en direction du jet. Le changement de température créa de la condensation et une fine brume s'éleva dans la pièce et embua la fenêtre et la glace du miroir. De mon corps froid émanait une fumée vaporeuse qui m'enveloppait comme un voile de soie. Une fois lavée intégralement, je finis de me réveiller en ouvrant à fond le robinet d'eau froide. Une fois le jet éteint, je restais une minute appuyée contre mon mur, la tête penchée et laissais goutter l'eau le long de mes cheveux et de mon visage. Je posais mes pieds sur le tapis de bain, attrapais une serviette et commençais à me sécher.
Je pris une gorgée d'eau fraîche au robinet et la recrachais ensuite dans l'évier. Je fouillais ma commode et choisis de quoi m'habiller, ma serviette toujours enroulée autour de mon corps encore humide.
Je fis chauffer de l'eau au micro-onde dans un mug et y mis un sachet de thé que j'accompagnais d'un bol de céréales. Je posais le tout sur le bar, m'assis sur une chaise haute et me penchais pour attraper un cendrier et un paquet de cigarette qui traînait là. J'allumais ma cigarette et entendis le bruit des griffes de Trigger tinter sur le carrelage à mes côtés. Je penchais la tête et je le vis avec le journal de ce matin dans la gueule. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je pris le quotidien et frottais la tête de mon compagnon:
   - Merci mon beau, c'est bien toi le meilleur! Le félicitais-je en lui donnant un biscuit pour chien. Il l'engloutit instantanément et repartit à l'extérieur. Je feuilletais le journal pour connaître les actualités, finis mon petit déjeuner et ma cigarette et partis me laver les dents avant d'attraper mon sac et mes clés. J'émis un sifflement long et puissant et Trigger déboula dans le salon en aboyant.
   - C'est l'heure de garder la maison.
Il aboya encore et s'assit devant moi pour montrer que le message était passé. Je refermais la porte de derrière et sortis par l'entrée.
   - A tout à l'heure, dis-je en lui faisant un petit signe de main et en refermant à clés.
Passé le portail, je pris la route de mon nouveau lycée, un casque vissé sur les oreilles.
[ ♪ Listen ♫ ]
En arrivant à l'entrée de Sweet Amoris ce jour-là, je pus constater à quel point ce lycée était bondé. Il grouillait de monde et un frisson me caressa l'échine. Des centaines d'élèves entraient, s'attroupaient aux portes grandes ouvertes, retrouvaient leurs amis en témoignant de leur affection par des poignées de mains ou des bises amicales. J'aperçus aussi quelques couples enlacés, se taquinant, s'embrassant langoureusement comme s'ils étaient seuls. Ma lèvre supérieure se retroussa en un spasme nerveux. Ce genre d'acte d'exhibitionnisme et ce suintement dégoulinant d'amour niais me faisait pitié.
Je m'assis sur le dossier d'un banc en bois en face du portail, fouillais mon sac à la recherche d'un peu de nicotine pour engluer mes poumons. Je portais ma clope à mes lèvres et sortis mon Zippo qui m'échappa et finit sur le bitume. Une main le ramassa et me le tendit. Une main féminine:
   - Tiens.
Il s'agissait de la petite rouquine que j'avais aperçue dans la cour la veille. Je récupérais mon feu et en fis usage.
   - Merci, soufflais-je en même temps que ma première bouffée.
   - J't'en prie, répondit-elle avec un sourire enjoué, je peux m'asseoir?
Elle ne me laissa pas le temps de lui répondre et s'installa sur le banc.
   - Je m'appelle Iris!
   - Enchantée.
   - Et toi tu es Cyrielle pas vrai?
Je tournais le regard dans sa direction:
   - Pourquoi tu me poses la question alors que de toute évidence tu connais déjà la réponse...
Elle parut gênée.
   - C'est vrai, avoua-t-elle. Quand Peggy parle de quelqu'un, qu'on le veuille ou non, tout le monde finit toujours par le savoir.
   - Cette fille t’a parlé de moi?!
   - Oui et non, le bruit court qu'il y a un article dans le journal du lycée qui t'es consacré aujourd'hui, du coup je pense que rares sont les personnes qui ne connaissent pas ton nom à l'heure qu'il est.
Je me levais.
   - ... Su-per.
Je jetais ma cigarette à peine entamée par terre et la laissais se consumer. J'attrapais mon sac et repartis en direction du lycée.
   - Hey, cria Iris, tu... tu veux pas qu'on aille ensemble en cours?
   - Je connais l'chemin, te fatigues pas.
Sur quoi, je passais le portail et montais des escaliers jusqu'à trouver ma prochaine salle de classe. Je m'assis par terre pendant que les gens circulaient dans les couloirs en parlant bruyamment.
Au milieu du tumulte, j'entendis des bruits de chaussures à talons qui claquaient sur le carrelage et soudain, je vis une petite pièce jaune rebondir à mes pieds en tintant. Je relevais la tête et vis Ambre et sa clique en train de rire:
   - Tu fais la manche jusque dans les couloirs du bahut, clocharde?!
Et elles s'éloignèrent. Hormis la profonde vague de mépris qui m'envahit, j'estimais qu'il était inutile de me lever pour ça. Elle ne méritait certainement pas que je m'attarde sur son cas. Notre professeur de philosophie montra le bout de son nez. Ce dernier me dévisagea en déverrouillant la porte puis entra dans la salle de cours. Les élèves de la classe affluèrent et rentrèrent s'installer à leur place respective. J'en fis de même et après quelques instants, je constatais que Castiel manquait à l'appel. Le cours se déroula donc sans lui, cours pendant lequel je fus plus occupée à gribouiller des dessins dans mon carnet qu'à vraiment suivre le contenu de la leçon du jour, cependant, le prof ne s'en rendit pas compte. Tant mieux pour moi.
Quand la cloche annonçant la pause retentit, je rangeais mes affaires et partis en direction de la petite serre de la cour. En en faisant le tour, je découvris assis dans l'herbe la jeune fille aux cheveux couleur lilas, une immense pochette à dessin posée sur ses genoux. Elle ne me remarqua pas, concentrée sur ce qu'elle dessinait. Quand le bruit de mon Zippo se fit entendre, elle tourna la tête vers moi et reprit presque immédiatement son dessin.
   - Tu n'as pas le droit de fumer au sein de l'établissement, fit-elle.
   - Je sais.
Elle eut un sourire en coin.
   -  Si ça te dérange, je peux aller ailleurs étant donné que tu étais là avant que...
   - Ne dis pas n'importe quoi, tu ne me déranges pas du tout.
Je haussais les épaules et commençais à consumer ma cigarette. Je jetais un œil à ce qu'elle dessinait. Je m'accroupis à côté d'elle et lui demandais:
   - Qu'est-ce-que tu dessines?
Elle montra du bout de son crayon une direction devant elle. Je ne compris pas.
   - Euh...
   - Regarde mieux.
Au travers du grillage, de l'autre côté de la route qui longeait la cour du lycée se trouvait un petit terre-plein fleuri dans lequel s'était donné rendez-vous plusieurs oiseaux automnaux. J’écarquillais les yeux et regardais alternativement la scène et son dessin d'une précision à couper le souffle. Les fleurs, les oiseaux, les perspectives et la pureté.
   - Wow... soufflais-je, ébahie.
   - Quoi?
Je la regardais en portant ma cigarette à ma bouche.
   - Tu es très douée, je n'aurais jamais remarqué ce qu'il se passait là-bas si tu ne me l'avais pas montré! Tu as une vue et une précision incroyable! C'est au moins à 200 mètres!
Elle rigola.
   - N'exagères pas, ce n’est pas si éloigné que ça, il faut juste faire abstraction de ce grillage et puis savoir ouvrir ses yeux.
Voyant que je restais sans voix, elle ajouta:
   - Je n'ai pas vraiment de mérite. J'ai une très bonne mémoire visuelle et je peux reproduire tout ce que je vois. Je n'ai jamais pris de cours, mes outils de dessin glissent tout seul sur le papier. Personne ne comprend vraiment cette passion autour de moi, dans ma famille je veux dire. Pour mes parents, gribouiller sur du papier ne m'aidera pas à payer mon loyer ou à gagner ma vie du coup, j'essaye vraiment de sortir de ma bulle artistique mais... je n'arrive pas vraiment à lutter. Je devrais être en train de réviser mes cours et réfléchir à mon avenir en ce moment...
Elle s'arrêta alors de dessiner et regarda devant elle. Je soufflais ma dernière bouffée de nicotine et écrasais mon mégot sur la pelouse. Je le ramassais et le mis dans ma poche puis me redressais:
   - ... Tu t'entends parler? Il est là tout ton mérite, tu as un don et tu ne t'en rends même pas compte. A t'entendre, on dirait que t'en as honte alors que tu as un talent évident. Ta famille ne te soutiens pas mais c'est aussi à toi de leur montrer que tu en veux sinon tu leur donnes raison et dans quelques années tu finiras dans un bureau à pleurer ton talent gâcher. Les regrets ça te ronge toute la vie, alors au lieu de passer ton temps à regarder les choses et les gens autour de toi, fais toi entendre!
Un sourire timide se dessina sur son visage et je vis ses joues rougir légèrement. Je soupirais et repartais vers le lycée quand elle m'interpela:
   - Attends!
Elle se leva et me tendit son dessin.
   - Ça va te paraître bizarre mais j'aimerais te le donner.
   - Pourquoi? On se connait pas et tu me fais un cadeau?
   - Comment tu t'appelles? demanda-t-elle.
   - Tu vas me faire croire que tu ne le sais pas déjà? Tu n'as pas lu le journal de Peggy...
Elle sourit.
   - Je ne lis jamais son journal, cette fille ne m'intéresse pas et tout ce qu'elle raconte est toujours déformé de la réalité.
   - ... Cyrielle... je m'appelle Cyrielle.
Elle prit un stylo et écrit quelque chose sur le feuille qu'elle roula et me donna.
   - Tiens Cyrielle, ça me ferait plaisir que tu l'acceptes.
Je sortis ma main de ma poche et me saisis de la feuille.
   - Merci.
   - Non, merci à toi, répondit-elle.
Je fis demi-tour et partis en direction de mon casier.
   - Merde!
Je me rendis compte que je n'avais même pas demandé son nom. J'ouvris la porte de mon casier et avant de ranger le dessin, je le déroulais et lu le petit mot qu'elle avait écrit:
" Pour cette rencontre que je ne regretterai pas. Merci. Violette."
Cette fois c'est moi qui ai souri. Je glissais le rouleau dans mon casier, y déposais mon manuel d'histoire et le refermais derrière moi quand quelqu'un s'adressa à moi.
   - Salut!
Je verrouillais mon casier et me retournais pour voir Nathaniel.
   - Salut Nathaniel.
   - Je peux te parler 5 minutes?
   - Euh, oui, répondis-je.
On marcha ensemble vers notre salle de cours.
   - Je ne sais pas trop comment te dire ça...
   - Évite de tourner autour du pot et ça ira.
   - Oui alors euh... Je ne sais pas si tu es au courant mais Ambre est ma petite sœur.
   - Oui, j'ai appris ça hier quand je l'ai croisé.
   - Justement, elle m'a parlé de votre "rencontre" et pas en bien.
   - Rien d'étonnant, on ne peut pas dire que notre premier échange ait été très amical, ai-je dit avec dépit.
   - Mouais, elle n'est pas facile à vivre, même pour moi au quotidien, elle fait tout pour mener la vie dure aux personnes qui lui font de l'ombre et...
   - Je suis devenue une de ces personnes, j'ai bien cerné le personnage t'en fais pas.
Il soupira.
   - Eh bien toi justement, tu devrais t'en faire. Elle t'a pris en grippe pour une raison que je ne connais pas mais...
   - Tu veux la raison?
   - Si tu la connais oui, évidemment.
   - Castiel.
Nathaniel se décomposa.
   - Je ne sais pas ce que ta sœur s'est imaginée, fis-je, mais je pense qu'elle en pince pour ce mec et quand je me suis marrée en la voyant se faire rembarrer, elle l'a plutôt mal pris.
Nathaniel fronçait les sourcils et semblait bougon.
   - Un problème?
   - Pas vraiment, marmonna-t-il, j'ai juste un problème avec Castiel. On ne peut pas dire que nous ayons de très bonnes relations lui et moi et je crois qu'il a une mauvaise influence sur les personnes qui l'entoure et sur Ambre particulièrement. Ce type ne respecte rien et se joue de tout et de tous et...
Je le coupai:
   - On n’est pas là pour parler de lui je crois, tu voulais me parler d'Ambre et va falloir songer à abréger.
   - Oui, désolé. Bref, méfie-toi de ma sœur.
   - ... C'est tout? T'aurais pu me le dire directement ou ne pas le dire du tout.
   - Tu ne la connais pas...
   - Et elle non plus ne me connaît pas, tu devrais plutôt t'en faire pour ta sœur. Pour l'instant je suis patiente, elle m'a provoqué ce matin mais je n'ai pas relevé seulement si elle continue son petit jeu avec moi, elle risque de s'en mordre les doigts.
    - Ça reste ma sœur donc fais gaffe à ce que tu comptes faire...
   - Hé! Si c'est pour me dire que je vais avoir des ennuis avec toi si j'en ai avec elle, ennuis qu'ELLE cherche soit dit en passant, je vois pas l'intérêt de notre petite conversation. C'est quoi ce comportement sérieux! Tu me conseilles et ensuite tu me menaces? A quoi tu joues exactement?!
   - Je fais mon possible en tant que frère aîné pour la défendre mais en tant que Délégué Principal je dois aussi veiller à ce que l'ordre règne ici. Si tu commences à t'embrouiller avec elle...
   - Je vais avoir des problèmes? Tu crois que je ne le sais pas? Joue pas au pote paternaliste et protecteur si c'est pour au final me menacer au moindre de mes faux pas.
   - Ce n’était pas mon intention, répondit-il.
   - Écoute Nathaniel, tu devrais brider un peu ta sœur au lieu de la laisser faire ce qu'elle veut ici, c'est le conseil que moi je te donne. Maintenant je te prierai à l'avenir de ne pas te soucier de comment je vais régler cette situation. J'ai pas 5 ans, je crois être en mesure de peser le bon et le mauvais de mes actes et d'en assumer les conséquences.
C'est alors qu'une voix douce se fit entendre derrière nous:
   - Euh, désolée de vous déranger mais...
On se tourna et nous vîmes une jolie fille brune nous adresser la parole:
   - ... Nathaniel, on a besoin de toi au bureau des délégués.
Nathaniel me regarda et ajouta:
   - J'arrive Melody. A plus tard Cyrielle, dit-il en lui emboitant le pas.
Je pris ma tête dans ma main et commençais à me masser les tempes quand quelqu'un arriva et m'agrippa par les épaules. Je me tétanisais quand cette personne me murmura à l'oreille:
   - Alors on a des problèmes avec l'administration?
Je me sortis de cette étreinte non désirée et me trouvais face à cette voix que je connaissais.
   - T'es pas bien Castiel!! Hurlais-je. Dégage!
   - Hahaha, rit-il en s'éloignant. T'es bien la première nana à ne pas vouloir de contact avec moi et me repousser.
J'enrageais et commençais doucement à me détendre:
   - Je fais pas partie de ces petites minettes qui se pavanent devant toi et qui te tombent dessus "accidentellement" pour espérer avoir une once de ton attention.
   - Haaaa, alors ça t'as marqué le petit numéro d'Ambre, hein? dit-il un sourire satisfait sur le visage, les mains dans les poches de son blouson.
 Mon regard furieux ne fit pas déguerpir son sourire, il l'étira au contraire.
   - Alors, je t'ai manqué?
   - Prends pas tes désirs pour des réalités, tu ne m'es pas indispensable.
   - Pas encore, ça viendra peut-être.
En disant cette phrase, Castiel avait commencé à me tourner autour, ce qui m'agaça profondément.
   - Et tu me demandes pas où j'étais ce matin?
   - Qu'est-c'que j'en ai à faire, crachais-je.
Il se rapprocha de moi, trop près. Je reculais et me retrouvais coincée contre le mur de casiers et Castiel posa ses deux mains contre celui-ci, de chaque côté de ma tête. Il approcha lentement son visage du mien.
   - Je me demande pourquoi tu es constamment si agressive... Et particulièrement avec moi. Et je me demande aussi pourquoi ça me plaît autant.
Je sentais son souffle lécher mon visage, que cette proximité me crispait et que bientôt, j'allais suffoquer.
   - Castiel, dis-je entre mes dents. J'ai mon genou sous tes testicules, et si tu ne te bouges pas tout d'suite de là, je te jure que tu mettras une semaine à t'en relever.
C'est alors que quelqu'un se racla la gorge à côté de nous. Nous tournâmes nos têtes en direction du toussotement et nous aperçûmes que les élèves de la classe nous observaient à une certaine distance et qu'en tête du groupe se trouvait la Directrice.
   - Je peux vous aider tous les deux, demanda-t-elle en croisant les bras.
Castiel se redressa, quant à moi je restais contre le mur et me mise à fixer la dirlo.
   - Je vois que les mauvaises graines s'attirent, ça m'aurait étonné.
Castiel regardait le plafond tandis que je me mordais la lèvre inférieure pour tenter de me contenir. La directrice faisait claquer ses talons sur le carrelage à mesure qu'elle s'approchait de nous.
   - Le batifolage et l'exhibitionnisme sont deux choses que je ne tolère pas dans mon établissement...
Elle s'arrêta devant moi:
   - On peut dire que vous commencez bien votre année Mlle Redfield.
   - Je ne batifolais pas avec...
Elle leva la main et fit claquer ses doigts devant mon visage.
   - Je n'ai pas fini, répondit-elle sèchement. Et je ne veux pas savoir ce que vous avez à dire, mes yeux me suffisent.
Elle se déplaça devant Castiel, je tremblais de rage et enfonçais mes ongles dans la paume de mes poings serrés.
   - Où étiez-vous ce matin?
Il quitta enfin le plafond des yeux pour la regarder.
   - Ailleurs, je crois que c'est évident.
Le visage de la Directrice se renfrogna un peu plus.
   - Votre insolence me tape sur le système. J'attends votre justificatif d'absence dans mon bureau à midi.
   - J'y penserai.
  - Déjà 10 absences un mois seulement après la rentrée, fit-elle en rebroussant chemin, vous avez l'intention de battre votre record de l'an dernier et de vous complaire dans votre médiocrité?
   - Je compte bien conserver mon titre de tire-au-flanc encore cette année, oui.
Des petits rires s'élevèrent de la classe et la Directrice se retourna, furieuse avant d'ajouter:
   - Midi, ou je vous renvoie pour 3 jours. Quant à vous, dit-elle en me regardant, je vous ai à l’œil, vous apprendrez bien vite que la racaille dans votre genre finit toujours par se plier à mes règles ici. Que vous le vouliez ou non.
Elle me regarda de haut en bas avant de repartir en direction de son bureau. Les élèves commencèrent à rentrer dans la salle de classe mais quand je vis que la Directrice avait disparu, j'éclatais mon poing contre la tôle des casiers derrière moi en l'insultant rageusement. Le bruit du choc résonna dans tout le couloir, certains de mes camarades de classe me regardèrent, inquiets, alors que ma main commençait à me lancer. J'étais plantée là, au milieu de ces gens qui me jugeaient et je n'arrivais pas à bouger. Je respirais fort par le nez et je n'arrivais ni à desserrer mon poing douloureux ni à desserrer ma mâchoire. Castiel vînt près de moi:
   - Eh ben, niveau self-control t'as encore des progrès à faire.
   - La ferme, bougonnais-je.
Il soupira:
   - Allez viens, je t'emmène à l'infirmerie. Iris?
Elle se retourna en l'entendant:
   - Euh... oui Castiel?
   - J'amène Cyrielle à l'infirmerie, préviens le prof qu'on arrivera en retard.
   - Bi... bien sûr, bégaya-t-elle.
Il m'attrapa par le bras et voulu m'entraîner mais je ne bougeais pas d'un pouce, ce qui le fit presque trébucher. Je le regardais furieuse:
   - Détends toi Cyrielle, je plaisantais tout à l'heure, tu ne peux pas m'en vouloir d'essayer.
   - Arrête... répondis-je.
   - Arrêter quoi?
   - De m'attirer des problèmes! J'en ai suffisamment comme ça pour avoir à te supporter en plus! Tu n'as pas la moindre idée de ce que j'endure jou...
Il mit sa main sur ma bouche pour me faire taire:
   - Je ne pense pas que tu ais envie d'étaler ta vie aux oreilles de tes petits camarades.
En regardant en direction de la salle de classe, je m'aperçus que les élèves étaient restés attroupés à la porte et observaient tout ce qu'il se passait. Je baissais la tête et sentais le sang pulser dans mon poing. Castiel me repris délicatement par le bras et me tira:
   - Viens, si tu veux encore me gueuler dessus, je te laisserai te défouler mais seulement une fois que je me serrai assuré que tu n'as rien de cassé.
Je me laissais emmener sans résistance cette fois et continuais de fixer mes pieds pour que personne, et surtout pas Castiel, ne remarque la chaude larme qui venait de dégringoler sur ma joue et s'écraser sur le sol.


24 commentaires:

  1. Coucou, Ché Andy ! :B

    Chapitre génial, come d'habitude ! Wow, Violette à vraiment une bonne mémoire visuelle, pour reproduire ce dessin, que devait être magnifique ! J'ai adoré la scène avec Castiel, elle était géniale ! Aha, Monsieur devient quelque peu plus gentil avec Cyrielle ?
    J'ai hâte de voir la suite !

    Bisous Bisous ! ♥

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    1. Castiel n'est pas "méchant" en soi. Il a une grande gueule et puis je peux concevoir que c'est pas facile d'être sympa avec Cyrielle quand elle vous rembarre sans arrêt :p
      Et on ne peut pas encore dire qu'il y ait réel rapprochement entre Castiel et Cyrielle, on en est loin encore :)

      Bise Andy <3

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    2. Haha ! C'est énorme ! Je vois ce que tu voulais dire par impression de récits qui se ressemble sur ce coup-là ! J'trouve ça énorme qu'on ait eut la même idée de confrontations pour le même chapitre qu'on a publié le même jour ! :p

      En tout cas, c'est énorme, encore une fois ! :)

      Bravo !!!
      *clap clap*

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    3. t'as vu? t'as vu? t'avais dit!! la pure coïncidence! =D

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  2. C'est clair ! c'est juste énorme ! Trop connectées girls ! xD

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  3. Coucou ! (:
    Ta fic est super, et tes dessins aussi *-*
    Merci de les partager <3
    #Shewiii3

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    1. je t'en prie, je les partage pour que ce soit vu et que ça plaise donc si ça le fait, c'est parfait pour moi! merci pour ton com :3

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  4. Coucou :B J'adoooooooooooooooore *o* Je suis fan . J'étais passé un jour sur ton blog . J'avais pas accroché car j'avais pas lu le prologue . La j'ai relu . Et je suis subjugué . Bon courage ;)

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    1. comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences =) je suis ravie que tu sois revenue donné une chance à ma fiction et qu'elle te plaise au final ;) à bientôt!

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  5. coucou .......... JE SUIS FAN DE TOI!!Moi aussi j'en écris des fan fic mais la tienne et de loin la meilleure de toutes celle que j'ai lu!! J'épère que tu vaa continuer cette hustoire pendant lonptemg!!! J'adore tes dessins j'adore ta façon décrire d'exprimer tes sentiments et ceux de ton héroïne ...Que dire?!
    JE t'adore!!!!!!


    Et c'est signé: L'une de tes fan ( mdr)

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    1. Hé bien quel enthousiasme! ça me fait chaud au coeur tout ces jolis compliments et ne t'en fais pas, j'ai l'intention de poursuivre cette histoire encore longtemps ^^
      Tu pourrais me donner le lien de ta fic si tu veux, je pourrai aller y faire un tour =D
      Bise petite Anonyme ;)

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    2. euh ben si tu veux ... je suis pas très douée... euh ben je vais me taper la honte mais je sais pas envoyer de "site" par message...

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    3. c'est pas compliqué tu tapes: "http://___________________.___

      remplace les "______" par le nom de ton site et mets .fr/.com bref, copie juste ton adresse et colle le ici quoi ^p^

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    4. euh...ben http://ecrivain62000.eklablog.com/chapitre-1-a43259260.fr???????

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    5. euh nan c'est pas sa et merde... bon bref euh... pg ...

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    6. c'est pas tout mais : QUAND VIENS LA SUITE? Je viens tout les jours pour voir si tu la mis ou pas ....

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    7. Demain dans la soirée sûrement ^^

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  6. *Aheum* Oui je sais j'ai encor du retard x)
    Bon que dire.. hum dejà j'ai adoré la scène avec violette, tu as magnifiquement bien façonné le personage.
    En suite je doit avoué que je commence a apprecié Cyrielle x) Parce que dans les autres chapîtres elle me tappé un peu sur les nerfs ( uhuhuh ) En suite j'aime bien le fait que tu est commencé le chapître doucement, et que " les ennuies " viennent en fin de chapitre.
    Le moment ou Castiel plaque Cyrielle contre les casiers ma aussi laissé en extase, dans ma tête, j'me suis dit " il va essayé de l'embrassé et il va se prendre une baffe mondiale " xD Meuh non x) 'Fin jolie chapître comme d'hab :)

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    1. C'est marrant que tout le monde ait autant apprécié la scène avec Violette ^^
      Pour ce qui est de Castiel, il ne l'a pas vraiment plaqué mais plutôt "encerclé" hahaha le petit vaurien!
      Et tant mieux si Cyrielle te plait, elle a du caractère mais pas un mauvais fond, elle ne sait juste pas s'y prendre. Et si tu n'aimais pas mon héroïne c'est sûr qu'au niveau de la lecture ça peut vite devenir génant donc je suis rassurée <3 Bise à toi

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  7. Bon... ça va un peu mieux, j'avais oublié de mentionné ce détail au der ier chapitre avec Ambre -_- Le fait que Castiel soit populaire ça me rappelle un peu les garçon de Host club, un manga, et l'imaginer entouré de minette ça m'a fait beaucoup rire.
    Bon, pour en revenir à ce chapitre, disons que l'action et l'intrigue sont encore au rendez-vous. Tu décrit bien le caractère de chauqe personnage même si je trouve la directrice un peu trop tyranique , après je trouve que ça lui va bien =p
    Voir Castiel aussi jouer avec Cyrielle est aussi un élément interessant, ton récit est agréable à lire et j'ai hate de savoir ce qui attend ton héroïne ^^
    Voilà, désolée de ne pas en dire plus... le truc du téléphone de ma mère reste encore au travers de ma gorges -_-

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    1. Hé bien Sardonnia, on peut dire que pour commenter tu le fais bien! tes paroles sont construites et constructives! merci pour tous ces mots =D (et désolée pour le passage avec ta mère xD)
      Pour mon récit, j'ai pris le parti de ne pas me calquer forcément aux traits de caractères des différents personnages d'AS. J'utilise les personnages mais d'en change la personnalité de sorte que mon histoire se détache des autres fictions qui je trouve font un peu dans la facilité (Nathaniel est propre sur lui et le petit ami idéal, castiel le rebelle et les héroïnes qui tombent éperdument amoureuses d'eux au premier regard...). Donc je prends le temps de leur inventer chacun une histoire et de ne négliger personne, je leur ai donné un passé comme à Cyrielle mais tout comme elle je ne révèlerai les choses qu'au fur et a mesure. si tout arrive trop vite, ma fiction va je pense vite devenir ennuyeuse! :p

      voualaaa! Je suis en train d'écrire mon 6ème chapitre, je le publie la semaine prochaine ^^ j'espère qu'il te plaira autant que les précédents.
      bise Sardonnia

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  8. prissoubaby07/04/2012 13:06

    Vivement la suite

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  9. Wow !!! Sa chauffe !!! J'adore !!! J'aime beaucoup l'action, et pour moi, pas d'action dans une fiction, c'est pas une fiction u_u !!! :) Continue c'est vraiment génial !!

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